04Journalisme

Nous exigeons des médias non-censurés, divers et dignes de confiance, de manière à pouvoir prendre des décisions bien informées et participer réellement à la vie politique.

Liberté d’expression et bonne gouvernance

« Obstruer la bouche du peuple est pire qu’un barrage dans une rivière », dit le Duc Zhao au Roi Li dans le ‘Discours des Royaumes’ au quatrième siècle avant J.C. « Dis lui la vérité, même si cela l’offense. » réprimande Confucius dans ses Analectes 14 :22. Dans les années 1570, alors que les guerres de Religion ravageaient l’Europe et que ses habitants se massacraient entre eux, l’Empereur Moghol-Indien Akbar s’entretenait avec les hommes érudits de religions différentes afin de débattre des vertus relatives de leurs croyances. Il est donc faux de penser que la liberté d’expression est une idée exclusivement occidentale.

Nous pouvons aussi trouver dans l’histoire de nombreuses civilisations et nations l’idée qu’une bonne gouvernance dépend de la possibilité de s’exprimer librement et sans peur. Cependant, pour la plupart cette liberté d’expression devait servir à guider un dirigeant plus ou moins autoritaire. Il y a environ 2500 ans, les citoyens de la petite cité d’Athènes sont allés plus loin. Ils ont fait le lien entre la liberté d’expression et l’idée révolutionnaire que le peuple devrait s’auto-gouverner. Ils l’ont appelée une démocratie, ce qui signifie en Grec « souveraineté du peuple » (demos = peuple + kratos = souveraineté).

Ils ont pratiqué ce type de gouvernance en se réunissant dans un « espace d’assemblée ». Le héraut demandait : « Qui souhaite adresser l’assemblée ? », suite à quoi tout homme libre avait le droit de parler. Selon un grand spécialiste en la matière, environ 5 000 à 8 000 hommes sur les 30 000 hommes libres de la cité assistaient à une assemblée typique. Ce n’était pas seulement les puissants et les éminants qui parlaient, proposant parfois de nouveaux projets de loi. (Des éléments de ceci ont survécu dans le principe – enchâssé dans la Déclaration des Droits anglaise de 1689 et observé dans certaines démocraties contemporaines –  que nos représentants  devraient pouvoir profiter d’une liberté spéciale afin de pouvoir parler ouvertement lors d’une session parlementaire.)

En effet, seuls les hommes libres étaient concernés. Les femmes et les non-libres devront attendre encore quelques millénaires. (La Nouvelle-Zélande est le premier pays à donner le droit de vote aux femmes en 1893.) Les Athéniens ont néanmoins  ouvert la voie à deux idées très importantes. Ils les ont appelées parrhesia et isegoria. Parrhesia – dérivé de pan-rhesia, la capacité à tout dire – impliquait que le peuple devait être libre, et ne pas avoir peur, de parler à voix haute de tout ce qu’il croyait être vrai. Isegoria supposait que tout le monde devait pouvoir parler et être entendu de manière égale. Ces idées jumelles, qui ont maintenant été étendues pour comprendre tout homme et femme, sont encore fondamentales à liberté d’expression à l’époque de Twitter, al-Jazeera et Sina Weibo.

Que sont les médias ?

Dans de nombreux pays, des gens ordinaires peuvent se parler librement et directement, dans leur quartier, village, école ou université. Mais la plupart de nos communautés, ainsi que nos états, sont trop grands pour que tous puissent se réunir et s’écouter avant de voter.

C’est pour cette raison que nous sommes tous dépendants des médias – les intermédiaires et canaux de communication. Pendant plus de quatre siècles après l’invention de  l’imprimerie par Johannes Gutenberg, cela renvoyait surtout à des mots et des images imprimées sur papier : broadsheets, pamphlets, livres et journaux. Le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis fait un clin d’œil à l’invention de Gutenberg. Il y est dit que « Le Congrès ne fera aucune loi … qui restreigne la liberté d’expression, ni la liberté de la presse ».  Au cours de ce dernier siècle, la radio et la télévision ont permis d’atteindre un public plus large. Les hommes et les femmes en charge d’écrire et de diffuser à travers ces médias sont devenus des journalistes.

De nos jours, toute personne ayant accès à internet ou un téléphone portable peut propager des mots, des images, des informations et des idées. En ce sens, nous pouvons tous être des journalistes et des éditeurs. Récemment, les informations concernant les tremblements de terre en Chine et en Turquie ont été propagées par les micro-bloggeurs et des utilisateurs de réseaux sociaux. En 2010, le Prix George Polk, un des prix les plus prestigieux du journalisme américain, a été décerné à l’auteur anonyme d’une vidéo de quarante secondes de la mort de la manifestante iranienne Neda Aghan-Soltan. Un hommage à ce citoyen journaliste anonyme.

Beaucoup d’entre nous peuvent recevoir plus de contenu que ce que ces médias produisent. Il y a trente ans, la majorité de la population dans les pays développés se tenait informée des nouvelles (ce qui influençait les opinions) à travers un journal quotidien et une poignée de chaînes de radio et de télévision. Maintenant n’importe qui avec un accès régulier et non-censuré à internet peut accéder à des milliers de sources, de journaux et de chaines instantanément. Current TV (en anglais), Livestation (en anglais et en arabe), LiveJournal et TvTube (en plusieurs langues) en sont de bons exemples.

Vos médias sont-ils divers ?

Cette surabondance des médias, à travers lesquels nous écoutons tant de voix humaines, a crée une opportunité sans précédent pour l’usage positif – au sens large du terme – et politique de la liberté d’expression. Pourtant nous avons encore du chemin à faire avant de réaliser ce potentiel. En pratique, la majorité des habitants de notre planète sont informés et influencés par un choix limités de médias, avec seulement quelques chaînes de télévision dans chaque pays jouant un rôle crucial. Ce sont des puissances à la fois publiques et privées qui forment et délimitent ce que nous recevons et partageons : que ce soit par l’État, les entreprises de télécommunication, les Ayatollahs en Iran, Silvio Berlusconi en Italie, ou encore Rupert Murdoch en Grande Bretagne.

Ceci est le cas avant même de se lancer dans les nombreux endroits où les journalistes (y compris les citoyens journalistes) sont censurés, persécutés, emprisonnés et même exécutés pour avoir essayé de « rechercher la vérité dans les faits » (pour reprendre la phrase du Président Mao), et d’exprimer cette vérité au pouvoir.

Voici un outil développé par des chercheurs européens, qui vous permettra de voir dans quelle mesure votre pays vous donne accès à des médias ouverts et divers. Ces chercheurs ne distinguent pas moins de six domaines au sein du « pluralisme des médias ». Par exemple, peut-on dire qu’il y a une diversité dans le contrôle et les propriétaires des médias? Ou bien une trop grande partie de la télévision, presse et internet d’un pays est-elle dominée par l’État ou quelques individus et sociétés? Au Mexique par exemple, la télévision nationale est dominée par deux sociétés, Televisa et Azteca. Pouvez-vous dire que tous les principaux groupes ethniques, religieux et linguistiques de votre pays sont représentés adéquatement par vos médias? (La réponse presque partout est non). Et pourquoi vous limiter à votre pays? Qu’en est-il du reste de notre planète inter-connectée?

Ensuite il y a le pluralisme politique. Est-ce que toute chaîne de télé ou journal a des partis pris ? Est-ce important, tant que toutes les tendances politiques ont des chaînes de télévision, station de radio, journaux et sites web accessibles à tous ? La devise de la chaine Fox News de Rupert Murdoch aux Etats-Unis est « juste et impartial », ce qui n’est pas appliqué en pratique. Est-ce grave, tant qu’il y a d’autres chaînes qui sont aussi injustes et partiales du point de vue opposé ?

Ou alors devrions-nous tenter d’atteindre, dans une certaine mesure, ce que les Britanniques appellent l’« impartialité » ? Non pas une objectivité scientifique, ce qui est impossible en affaires humaines, mais une tentative de (a) séparer faits et commentaires, la couverture de l’actualité de l’expression d’opinions, et (b) offrir – dans un seul endroit, que ce soit la télé, un journal ou un site web – une représentation juste des principaux points de vue sur n’importe quel problème concernant notre société au sens large.

Régulation et auto-régulation

Même les démocraties libérales les plus établies se gèrent de manières très différentes. Elles diffèrent dans ce que l’État, les cours de justice et les autorités publiques régulent, et ce qui est laissé au marché et à la société. En Grande-Bretagne, par exemple, la presse pouvait jusqu’à maintenant s’auto-réguler, mais  soumettait la radio et la télévision à la régulation publique sous l’autorité d’Ofcom. L’homme qui disposait du contrôle éditorial sur les diffusions britanniques pendant de nombreuses années remarque que « A chaque fois que je visitais les Etats-Unis, j’étais rappelé que si l’équivalent d’Ofcom, la Commission de Communications Fédérale, essayait un jour d’imposer l’impartialité à ses journalistes et animateurs, elle devrait comparaître devant le tribunal pour atteinte à la liberté d’expression. Ce qui est enchâssé dans la loi Britannique est illégal aux Etats-Unis » (Mais ceci n’était pas toujours le cas : jusqu’en 1987, la FCC imposait à ses journalistes une doctrine d’impartialité presque Britannique).

En Inde, il y a aujourd’hui un débat animé pour savoir si l’auto-régulation est suffisante pour le monde des médias où règne la débandade et où tous les coups sont permis. Le président du Conseil de Presse du pays caracterise ses médias comme étant “contre le peuple“. Même le rédacteur en chef du journal The Hindu, N Ram, dit que “Nous avons besoins d’une autorité régulatrice. L’auto-régulation ne suffit pas.”

Différents pays se gèrent de manières différentes. Leur façon de faire les choses change avec le temps. Il n’y a pas de méthode  « correcte » et universelle. Ce qui importe est le résultat : des médias ouverts et divers. C’est pour ça que nous, le peuple, devons en permanence scruter et faire pression pour plus d’ouverture, de diversité, de représentativité, d’exactitude, de profondeur et de courage dans nos médias.

Nous sommes tous journalistes maintenant

De nos jours nous ne sommes pas réduits à simplement demander des médias plus divers et ouverts. Nous pouvons le faire nous-mêmes. C’est pourquoi notre principe dit « Nous exigeons et allons créer… ». Vous ne trouvez pas le magazine qui vous plaît ? Commencez le votre. C’est vrai qu’il y a un bon nombre de sottises cyber-utopiques dites à ce sujet. La plupart des gens qui parlent à travers des blogs, tweets ou plus généralement sur internet et leurs téléphones mobiles restent des voix solitaires dans les coins obscurs de la Tour de Babel. Il y a une longue traîne des grands nombres qui ne touchent que de petites quantités de gens. A l’opposé, il y a encore très peu de gens qui touchent les masses.

Pourtant il y a assez d’exemples d’initiatives individuelles qui réussissent, et atteignent de grands nombres de personnes, d’une manière que l’on n’aurait jamais pu imaginer avant l’âge d’internet. Voici quelques exemples. L’incroyable OhmyNews en Corée du Sud, écrit presque entièrement par des citoyens journalistes. La page Facebook « We are all Khaled Said », débutée par Wael Ghonim, a aidé le commencement des manifestations Egyptiennes qui ont déposé Hosni Mubarak. Le Drudge Report aux Etats-Unis. Le bloggeur chinois Han Han. Les bloggeurs russes comme Alexei Navalny qui exposent la corruption des personnes haut placées.

Vous êtes invités à ajouter des exemples qui vous semblent pertinents, en expliquant pourquoi ils devraient être sur la liste “Nous créons”.

Contre les « bulles de filtration » (filter bubble) et  la pensée de groupe (Groupthink)

Il y a un autre moyen par lequel nous devons faire attention aux médias ouverts et divers. Il y a maintenant beaucoup de preuves qu’internet peut servir à renforcer des versions fausses et déformées de la réalité. En ligne, vous trouverez les 937 autres personnes à travers le monde qui croient que Che Guevara est encore en vie, ou que le fromage Edam est cancérigène. Il est possible de s’enfermer dans ce que Cass Sunstein appelle un « cocon d’information » avec 937 autres personnes qui renforcent de fausses visions du monde qui sont parfois toxiques dans un cercle vicieux de pensée de groupe.

Certains disent que cette tendance ne fera que s’accroître avec la personnalisation grandissante des moteurs de recherche, des pages web et des application mobiles, menée par le désir à double tranchant des entreprises d’offrir un service plus défini à leurs clients, et de livrer ces clients sélectionnés à des annonceurs payants. Lorsque nous nous promènerons dans notre “filter bubble” dans le « Moi Journalier », il n’y aura plus de sphère publique partagée. Loin de nous permettre de nous regrouper pour échanger des faits et des opinions, dans une version mondiale du « lieu d’assemblée », nous serons tous assis chacun dans notre petite cabine portable, respirant seulement les vapeurs de ceux du même avis.

Ceci est un danger, mais il ne faut pas désespérer. Nous ne sommes les objets passifs de la force irrésistible appelée « les médias » ou « l’internet ». Nous pouvons nous éduquer nous mêmes et nos enfants à l’alphabétisme médiatique et d’internet, pour se tenir au courant de ces effets et de comment nous pouvons lire ce qui est en filigrane. Nous pouvons soutenir des publications en ligne, les agrégateurs et les sites de conservation intelligents, qui contrent cet effet en offrant une variété de points de vue opposés. Nous pouvons cultiver des ressources telles que FactCheck.org qui séparent les faits des “factoids”. Nous pouvons aussi nous efforcer de rendre Wikipédia une source encore meilleure qu’elle n’est aujourd’hui.

Au bout du compte, le monde post-Gutenberg nous donne des chances sans précédent de créer les médias ouverts et divers dont nous avons besoin.


Commentaires (16)

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  1. Dick,

    You claim that « it is not … permitted to criticise Muslim immigration and Islam ». You « demand that anyone who wants to say that [Islam is incompatible with Western democracy] be able to do so, and feel no compulsion to be silent ». You « think people should be entitled to say what they believe about Islam ». I don’t understand what you mean.

    Who is stopping you from speaking your mind? Your views are right here, out in the open.

    Views very much like yours are all over the mainstream media. They are also being articulated by influential and widely-read bloggers. Just look here [http://bit.ly/VthfKR], here [http://bit.ly/18ocQxU], here[http://bit.ly/18m1J8u], here[http://bit.ly/10UkffD], here[http://bit.ly/124TpZH], here[http://bit.ly/16dH6f1], or here[http://dailym.ai/132KhBn] – all circulating widely just in the last few days.

    How can you say that people are prevented from reading and writing such things when they and you are saying and writing them every day? Do you feel that what is being published does not go far enough? If that’s the case, look at the comment threads (if you can read German, you will particularly like this [http://bit.ly/NQftA5]), or Twitter, or Reddit, or Youtube. Legions of users post violently anti-Muslim statements there, which get likes and upvotes. Sometimes one or two people are arrested and later released without consequences if they are deemed to incite hatred or violence, for which they have to go much further than you do in your post; the cases your link referred to involved direct threats. Why should those be legal?

    Views similar to yours are also represented by politicians in the UK [http://bit.ly/1aizioB], the Netherlands [http://bit.ly/10HcmLs], Germany [http://bit.ly/16yAkzd], France [http://bit.ly/112jXn0], Austria [http://bit.ly/188rzwM] & Switzerland [http://bit.ly/16oRl07] & Italy [http://on.ft.com/13YvwRh] (where these parties were or are in government), Denmark [http://bit.ly/10zF4kN], the US [http://bit.ly/19lJcrS] and, I believe, your own country, Finland.

    Many political parties cater to the « I’m not racist but… » and « We can’t even say/do what we want anymore » crowds; they have plenty of politicians who warn that « sharia law » will be imposed on their countries if they do not protect western liberal democracy against ‘Islam’, including by deporting fellow citizens they disagree with. And gain, if the likes of Farage and Le Pen do not go far enough for your taste, there are even more radical parties in most of these countries, who in some cases receive state funding and in all cases enjoy the same police protection as everyone else when they want to voice their opinions.

    You seem to think your views are being censored by the police, political correctness and/or a liberal bias in the news media. I just don’t see any evidence that that’s the case. There is absolutely no shortage of anti-Muslim sentiment in our public discourse. On the contrary, people espousing such sentiments have been allowed to inject their poison into the veins of most western body politics, clouding the judgement of policy-makers and an often ill-informed public, so that bearded men and veiled women and conservative Muslims are now widely perceived as ‘Islamists’, ‘radicals’ and/or ‘oppressed women’, and many in the west have been convinced that ‘sharia law’ is the devil incarnate, and ‘jihad’ some global plot hatched in the 7th century to kill all infidels. (Evidence here [http://bit.ly/ZdZQpa] and here [http://bit.ly/ZsVNI6].)

    So why do you say that people like you are being silenced when you clearly have a platform in the media, on the internet, on the street and in politics? It must be because, beyond the crowd in your own echo-chamber, you have no audience. Despite everything, not many people agree with views as extreme as yours, even though more and more agree with a diluted version of your views because of the platform given to anti-Muslim rhetoric in the media and online. 

    What’s more, most people probably dislike you rather instinctively. Starting a post with I’m-not-racist-but doesn’t help; nor does calling 2 billion people « naive », or 12 million fellow citizens « enemies in our midst ». Maybe a bit of civility would do the trick, Dick? You may think you are being censored, but in reality you are just being ostracised by the majority who disagree with your weak arguments and/or your vicious rhetoric.

    All your claims rest on the assumption that you can extrapolate from the ‘Islam’ of criminals like Michael Adebolajo and Anjem Choudary to the faith(s) of billions of people living all over the world and throughout history. You assume that what hate preachers say and governments do under the banner of religion is the one and only interpretation of a kaleidoscopic and fluent faith and centuries of practice, law and scripture. Yet you only apply this twisted reasoning to Islam.

    If you applied your logic to Christianity, you would have to conclude that ‘Christians’ (i.e. everyone from 21st-century Quakers to 12th-century crusaders and Jesus himself) are and always were like Anders Breivik and Terry Jones; that they are and were and will always be evil because some (democratic!) majority-Christian countries have barbarous criminal justice systems (including the death penalty, extrajudicial assassinations and torture); that Christianity is inherently racist and homophobic and misogynistic because it was and is used by many of its followers to justify slavery and resist movements for equality to this day; and that many Christians want to remove the liberal democracy that is incompatible with their faith, and replace it with Biblical law.

    Those who really care about their faith, in my personal experience, care about all of it, especially the bits that ask them to do what they don’t want to do. Those who abuse religion to justify their crimes always seem to care about nothing but « an eye for an eye » and the randomly picked and decontextualised quotes that give them an excuse for what they want to do for reasons unrelated to religion. So what’s the point of lumping them all together and condemning the many for the actions of the few? Condemning all members of an arbitrarily and loosely defined group for the actions of some of its ‘members’ is either nonsensical or bigotted. But if you are going to engage in such generalisations, you will have to at least hold everyone to the same absurd standard, or people will put labels on you that you do not seem to want to carry. You can’t insist on your right to call something you think is a spade a spade but deny others the right to do the same.

  2. I agree with ‘we speak openly about all kinds of human difference’, but the problem comes with defining ‘with civility’, because that is the point where certain groups will want to take offence at certain inconvenient truths, for instance that Islam is not a religion of peace and brotherly love.

  3. I am against racism, and I have nothing against any religion other than Islam. I think people should be entitled to say what they believe about Islam and the very real actions caused by Islam. Many people have had enough of the politically correct discourse that Islam is a religion of peace, etc etc, but are afraid to say so because they would immediately be labelled Islamophobes. Due to our tolerance, the non-Muslim inhabitants of Western countries are allowing ourselves to be steamrollered by Muslims and their increasingly intrusive demands – sharia law, changes in our foreign policy, etc. It seems to me that they are enemies in our midst and not loyal citizens. Islam is simply incompatible with Western democracy, and I demand that anyone who wants to say that be able to do so, and feel no compulsion to be silent about this most pressing of issues.

  4. Some discussions about human difference cannot be civilly discussed; for example, racism should never be allowed.

  5. My opinion is that such kind of speech and expression of thoughts, jokes, etc. connected with immutable characteristics of people, shouldn’t be limited by law and society: it should be up to every person, what should he/she say and what shouldn’t. Up to his/her mind and conscience. Until it harms person.

  6. Freie Meinungsäußerung ist wichtig, solange der Redner dabei nicht die Recht e anderer Menschen beschneidet oder andere Lebewesen diskriminiert.

  7. A very interesting and controversial article posted by Janet Haney – Kenen Malik on multiculturalism. He suggests that we can either pledge equality of cultures or equality of people, but not both. Thanks Janet 🙂 !
    http://www.kenanmalik.com/lectures/multiculturalism_if.html

    • *Kenan thus represents the Enlightened universalist extreme. Maybe we can use this as an angle here for future comments.

  8. I disagree with most of the statements made in this article for one reason. All of the arguments made above are valid and work only if one assumes that a human is a rational and educated creature who will inform him or herself before making a decision or forming an opinion. That however is not true, and sadly enough many of us all fall under pressure by our envirnment and propaganda. These so called insults which one directs towards others under the excuse of freedom of speech are messages of hate. They in themselves want to hurt others and limit the freedom, human rights and the freedom of expression of a particular group. Therefore limiting the « freedom » in the « freedom of speech » is ironically an important part of achieving a more tolerant and civil society.
    Moreover, I completely disagree with the comment made about the Indian Penal Code. The history of the law is completely irrelevant. True, it might have been originally written for a different purpose but it doesn’t mean that it always has to be used just for that same purpose. If freedom of expression was once used as an excuse to limit the rights of colonized citizens, it does not mean that it now should be abolished because of its dirty history. In fact, as the author has stated it himself, there is huge room for interpretation in the issue of free speech, therefore this same law can be used in more noble ways.

  9. As a general principle I definitely agree that free speech should be a universal right. Contentwise, however, there should be restrictions.
    Considering the fact that communication occurs between two subjects, the sender and the recipient, both subject’s values matter in the process. The tricky part in the proposed principle therefore is ‘civility’.
    Civility itself restricts free speech. I think most people agree that the publication of the Muhammad cartoons were not an act of particular civility, because it offended the religious / moral values of the recipient group.
    How can we thus find the balance between the universal right to free speech and non-universal values of sender / recipients?

    • Hello Annemarie. I saw the Danish Cartoons for the first time this week. They were not shown in UK when the furore first broke out, and I didn’t think about them much again until recently (it was the DV8 dance event – Can We Talk About This? – that brought them back to mind, something I saw in London a few weeks ago). I would be disappointed if ‘most people’ agree that their publication was ‘not an act of particular civility’. But I would not be surprised that people had been frightened into saying such a thing after the alarming response of the murderous threats at the time. Remember – the cartoonist was threatened with a violent death: http://www.guardian.co.uk/world/2010/jan/04/danish-cartoonist-axe-attack

      • Hi Janet, apologies for my late response. I hadn’t seen on my account that you commented on my post.
        I just had an argument with a girl studying Human Rights at LSE. In summary, she clearly argued that if she was a cartoonist, she would never (!) publish something which would so obviously assault a certain group. Would you do so? Why do you think that this case was not ‘not an act of particular civility’?

  10. Excellent piece! I agree with almost all of the points made here.

    My only worry associated with this proposed « civil » and courteous free speech is the remarkable ability of the same spoken language to be simultaneously civil and uncivil to different audiences. Accounting for a gradient of such differences in perception, I wonder if the final test of civility in tricky situations will indeed be the lack of violence/ violent overtures. And if that is the case, it may as well be codified as such in law!

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Le Débat Sur La Liberté d'Expression est un projet de recherche du Programme Dahrendorf pour l'étude de la liberté au Collège St Anthony, Université d'Oxford.

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