La Loi du secret en Afrique du Sud

En Novembre 2011, l’Assemblée nationale d’Afrique du Sud a approuvé la loi sur la protection de l’information détenue par l’État – une loi qui, si validée par la Haute chambre, rendrait les coupables d’infractions de ce type passibles de 25 ans d’emprisonnement.

Exposition des faits

En Novembre 2011, l’Assemblée nationale d’Afrique du Sud a approuvé la loi sur la protection de l’information détenue par l’État – une loi qui, si elle est validée par le Sénat, assurerait une protection totale des secrets d’État. Sous cette loi, des individus qui rendraient publiques des documents classés seraient susceptibles de peines de prison allant jusqu’à 5 ans, tandis que les coupables de divulgation d’informations «top secrètes» avec l’intention d’en faire bénéficier une puissance étrangère, seraient passibles de peines allant jusqu’à 25 ans.

Llewellyn Landers, un député pour le ‘congrès national africain’, le parti ayant soumis cette loi, déclara qu’une clause sur la défense de l’intérêt public «ferait un tort irréparable à l’État et au peuple sud-africain si une cour venait à trouver quelqu’un se rendait coupable de divulgation, non pas dans l’intérêt public, mais avec l’intention de nuire.» Ses détracteurs disent que cette loi a pour but de supprimer le journalisme d’investigation et d’exposer la corruption gouvernementale. Le PEN d’Afrique du Sud et le PEN International ont publié une déclaration décrivant la loi comme «une retraite vers le secret qui caractérisait l’Afrique du Sud avant sa transition démocratique.»

L'avis de l'auteur

L’absence d’une clause concernant l’intérêt général et des sentences lourdes dissuaderont les journalistes et toute autre personne de publier des informations classées. La protection de ces gens est essentielle dans une démocratie afin d’assurer la responsabilité du gouvernement et du secteur privé. Un employé des secteurs public ou privé devrait être en mesure d’exposer les faux pas, erreurs de gestion ou corruption dans leur espace de travail si cela vise l’intérêt général. De même, un journaliste devrait être en mesure de rapporter des informations classées si elles lui sont transmises et que leur connaissance va dans le sens de l’intérêt général.

- Maryam Omidi

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Le Débat Sur La Liberté d'Expression est un projet de recherche du Programme Dahrendorf pour l'étude de la liberté au Collège St Anthony, Université d'Oxford.

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